Errance
Publié: Sam Juin 02, 2012 5:30 pm
Tout d’abord, pour comprendre un peu la thématique de l’errance, il faut la situer. L’errance a plusieurs significations. La définition la plus connue pour ce terme serait celle-ci : “Action d’errer, de marcher longtemps sans but précis” (Larousse). Or, ce n’est que la phase visible de l’errance. Errer, c’est n’avoir aucun but, ou peut-être bien que si, mais il n’est pas forcément conscient. L’oeil ne cible plus un sujet en particulier. Il voit tout ce qui l’entoure. C’est un voyage au bout de soi et de l’inconscient. Voici en quelques mots ma conception de l’errance photographique.
Pour ce travail-ci, je suis parti du principe que je ne cherchais pas un sujet en particulier. Paysage, fragments de lieu, portrait, peu importe. Le format ne représente pas plus d’importance, ici, je mèle le 6x6 ou 24x36. La prise de vue se concentrait sur le cadrage, les impressions, le traitement et l’ambiance étaient gérés au post-traitement.
L’errance est également une facette de la maladie d’Alzheimer. C’est assez intéressant de voir toutes les sortes d’errances existant. Elle peut avoir un but, ou pas, peut être nocturne ou dans le but de recréer inconsciemment des scènes déjà vécues.
Ce que j’ai voulu montrer dans mes photos, c’est une vision trouble, une sensation de chute. Les choses deviennent moins précises. L’atmosphère est plombée, lourde. On erre dans un monde qu’on ne reconnait pas dans sa représentation, mais que par les formes et les lieux communs. C’est clairement inconscient. Je pensais à l’Alzheimer en réalisant cette série (qui est de longue date). Je pense que je ne savais pas où j’allais en faisant des photos, j’avais un appareil sur moi et photographiait au cours de mes déambulations. L’inconscient guidait les doigts sur le déclencheur. C’est un peu le genre de photos que l’on fait tous à un moment ou un autre, sans forcément s’en rendre ompte. Photographier des choses pas forcément originales, comme ça, parce que ça vous prend. Puis vous laissez vos fichiers ou vos négatifs trainer quelques mois voire plus. Un jour, en rassemblant toutes ces photos qui n’ont jamais fait partie d’une série mais qui pourtant en forment une toutes ensembles, vous vous rendez compte que quelque chose se dégage et qu’il y a une certaine homogénéité malgré le fait que les sujets soient très différents. On ne montre plus quelque cose, mais un événement qui n’est jamais arrivé. L’interprétation de l’ambiance et de la série est libre selon chacun.
Une telle série a l’avantage de présenter un language universel : où que ce soit dans le monde, dans quelque état mental vous soyiez, vous pouvez comprendre ces photos. Elles ne souffrent pas d’un besoin d’à propos et encore moins d’une interprétation spécifique. Chacun peut ressentir ce qu’il veut. En comparaison, quand on voit une série de reportage, on a pas trente-six choix : l’interprétation est rapide, partout dans le monde, tout le monde n’est pas touché, et les réactions sont souvent simples à prévoir.
Errance 1 par analogic.man, sur Flickr
Errance 2 par analogic.man, sur Flickr
Errance 3 par analogic.man, sur Flickr
Errance 4 par analogic.man, sur Flickr
Errance 5 par analogic.man, sur Flickr
Errance 6 par analogic.man, sur Flickr
Errance 7 par analogic.man, sur Flickr
Errance 8 par analogic.man, sur Flickr
Errance 9 par analogic.man, sur Flickr
Errance 10 par analogic.man, sur Flickr
Pour ce travail-ci, je suis parti du principe que je ne cherchais pas un sujet en particulier. Paysage, fragments de lieu, portrait, peu importe. Le format ne représente pas plus d’importance, ici, je mèle le 6x6 ou 24x36. La prise de vue se concentrait sur le cadrage, les impressions, le traitement et l’ambiance étaient gérés au post-traitement.
L’errance est également une facette de la maladie d’Alzheimer. C’est assez intéressant de voir toutes les sortes d’errances existant. Elle peut avoir un but, ou pas, peut être nocturne ou dans le but de recréer inconsciemment des scènes déjà vécues.
Ce que j’ai voulu montrer dans mes photos, c’est une vision trouble, une sensation de chute. Les choses deviennent moins précises. L’atmosphère est plombée, lourde. On erre dans un monde qu’on ne reconnait pas dans sa représentation, mais que par les formes et les lieux communs. C’est clairement inconscient. Je pensais à l’Alzheimer en réalisant cette série (qui est de longue date). Je pense que je ne savais pas où j’allais en faisant des photos, j’avais un appareil sur moi et photographiait au cours de mes déambulations. L’inconscient guidait les doigts sur le déclencheur. C’est un peu le genre de photos que l’on fait tous à un moment ou un autre, sans forcément s’en rendre ompte. Photographier des choses pas forcément originales, comme ça, parce que ça vous prend. Puis vous laissez vos fichiers ou vos négatifs trainer quelques mois voire plus. Un jour, en rassemblant toutes ces photos qui n’ont jamais fait partie d’une série mais qui pourtant en forment une toutes ensembles, vous vous rendez compte que quelque chose se dégage et qu’il y a une certaine homogénéité malgré le fait que les sujets soient très différents. On ne montre plus quelque cose, mais un événement qui n’est jamais arrivé. L’interprétation de l’ambiance et de la série est libre selon chacun.
Une telle série a l’avantage de présenter un language universel : où que ce soit dans le monde, dans quelque état mental vous soyiez, vous pouvez comprendre ces photos. Elles ne souffrent pas d’un besoin d’à propos et encore moins d’une interprétation spécifique. Chacun peut ressentir ce qu’il veut. En comparaison, quand on voit une série de reportage, on a pas trente-six choix : l’interprétation est rapide, partout dans le monde, tout le monde n’est pas touché, et les réactions sont souvent simples à prévoir.
Errance 1 par analogic.man, sur Flickr
Errance 2 par analogic.man, sur Flickr
Errance 3 par analogic.man, sur Flickr
Errance 4 par analogic.man, sur Flickr
Errance 5 par analogic.man, sur Flickr
Errance 6 par analogic.man, sur Flickr
Errance 7 par analogic.man, sur Flickr
Errance 8 par analogic.man, sur Flickr
Errance 9 par analogic.man, sur Flickr
Errance 10 par analogic.man, sur Flickr