Comment est votre labo numérique Noir et Blanc (ou devrais-je dire hybride puisqu'on part du film)?
Envisagez-vous un tel labo?
Ce n'est pas un sujet beaucoup traité sur le net... Et pourtant, ça vaudrait la peine! Pour amorcer une discussion ou pour aider, voici la solution que j'ai choisie.
Matériel: imprimante Epson Stylus Photo 1400, pilote Qaud Tone RIP, avec un kit "Eb1400", une combinaison d'encres N&B de type archive (pigments carbone) mise au point par Paul Roark. Papiers: Hahnemühle Photo Rag, et Bamboo.
Pourquoi ce choix?
Fana de labo, mon cahier des charges était le suivant: pouvoir "remplacer" mon labo argentique NB, tant au niveau des tirages (format, tonalité, etc...) que de la démarche (esprit du labo, plaisir, créativité..). Pas facile.
Je me suis renseigné, demandé des exemples d'impression, etc... et parmi tous les systèmes qui répondaient à mes attentes, la solution de Paul Roark s'est avérée, sur le papier, le meilleur rapport qualité/prix/plaisir.
5 encres Eboni (pigments pur carbone) de dilutions différentes, et une encre supplémentaire non diluée, l'UT14-C, de tonalité froide (pigment carbone "dopé" avec un pigment froid). De quoi faire pas mal de choses en termes de tonalités, et avec un une qualité d'impression maximum (précision, stabilité, archivage, etc...).
D'un point de vue pratique, c'est un système permettant de faire de beaux tirages mats dans les premières minutes suivant l'installation pour peu qu'on aie un peu étudié l'esprit du système, tout en proposant une ouverture vers des modes experts absolument infinis.
Quad Tone RIP est un logiciel qui pilote chaque cartouche indépendamment (C'est un RIP), et permet donc de contrôler au micropoil tout ce qu'on fait faire à l'imprimante.
On bosse comme au labo: l'image traitée (sous Gimp, en ce qui me concerne) est un fichier en niveau de gris. La tonalité se décide à l'impression, tout comme la taille et l'emplacement de l'image sur le papier (C'est Quad Tone RIP qui fait tout ça, et très bien). On peut tout maîtriser sur l'imprimante: le réglage fin des noirs, une petite correction de gamma si besoin, créer des profils, des pré-réglages... Les avantages du labo et du numérique!
A noter: pour la tonalité on peut régler séparément les ombres, les tons moyens et les HL, ce qui permet de reproduire des rendus de type sélénium ou platine pour les fanatiques...
Résultats: enthousiasmants. Je débute, mais en quelques heures j'ai déjà fait des tirages qui laissent pantois... Pour ceux qui connaissent, c'est très similaire aux encre Piezography. Par contre, c'est plus souple (tonalités variables sur un même papier) et moins cher (beaucoup moins). C'est d'une précision hors du commun. Si on maîtrise bien le traitement, il y a un potentiel non négligeable.
Limitations: officiellement, ces encres sont optimisées pour de l'archivage, donc destinées à des papiers MATS. Cependant, moyennant quelques réglages et l'utilisation d'un spray de type Lumijet, on peut aussi faire du brillant. Je compte essayer sur du Photo Rag Baryta, quand j'aurai maîtrisé les mats.
J'ai également fait uniquement du 6x6 pour l'instant, il me reste à voir ce que donne du 24x36, mais le facteur limitant est plutôt le scanner (un V500), pas l'imprimante dans ce cas.
Petit défaut de la 1400: il faut parfois l'aider à embrayer la feuille de papier, mais rien de méchant.
Bref: en tant qu'argenteux, je ne trouve pas que ça remplace totalement un beau tirage baryté en labo. Par contre, en terme de compatibilité avec le temps libre que peut avoir un père de famille ayant un boulot assez prenant (surtout en Suisse: pas de RTT!!!), c'est imbattable: je peux enfin faire du tirage de qualité fine art sans problème....